« Qui a tué Lolita ? "

a été créé en 1983 par le groupe Lolita. Il y a eu 120 représentations en France et à l’étranger entre 1983 et 1988.(...)

Nous avions, à l’époque de la création, promis de reprendre cette pièce tous les dix ans pour prouver que celle-ci pouvait traverser le temps et que nous pourrions danser ce spectacle jusqu’à la fin de notre vie.

Il nous semble important, qu’une compagnie telle que la nôtre (dissoute en 1989) puisse redonner vie à une pièce de répertoire qui a marqué de son empreinte le paysage chorégraphique français.

" QUI A TUE LOLITA ? "

c’est plus qu’un spectacle, c’est une émergence des années 80, l’émanation d’un groupe qui ne s’identifiait plus avec  les systèmes de création cloisonnés  entre les différentes disciplines traditionnelles de l’époque.

 

Après une première pièce, suite de soli et duos, et devant  l’engouement suscité, nous avons voulu réaliser une œuvre au-delà des clivages habituels,  basée  sur... les années 50 et un genre très représentatif de l’esthétique de cette époque, le thriller de l’après-guerre.

 

Ce choix n’était pas un hasard puisque le nom de notre collectif était «  Lolita » et que le titre choisi « Qui a tué Lolita ? »  à l’évidence supposait le positionnement personnel nécessaire de chacun pour que le  groupe vive malgré les doutes, les nôtres mais surtout ceux venant de nos aînés. Nous étions plus jeunes que l’âge de nos rôles...


LE COLLECTIF LOLITA

 

Partant de l’idée que tout est mouvement du corps, le geste mais aussi la présence, le jeu théâtral, la plasticité, la musique, la voix, nous avons eu  l’audace de mélanger les genres de composition chorégraphique: les prémices du Butô (que nous avons pratiqué grâce aux ateliers de Sankai Juku, à la Défense), la danse contemporaine venant de Nikolais  (formation de base de la plupart d’entre nous venant du  CNDC  d’Angers ou de Quentin Rouiller et Susan Buirge,  Witzman-Anaya),  mais aussi des techniques de Cunningham, modern- jazz, etc... auxquelles nous avons ajouté les danses de salon des années 50.

 

Notre désir de sincérité vis -à- vis de ce que nous pensions et vivions nous a aussi poussés à élaborer un système de création collective plus exigeante et critique que consensuelle. 

C’est ainsi qu’est né notre collectif Lolita, un collectif d’interprètes et plasticiens. Nous avons mis nos moyens propres et avons pris tous les risques de production, de création et d’esthétique.